mardi 26 août 2008

samedi 23 août 2008

Rouge XIII


Je ne sais pas qui est cette jeune fille, mais j'aime ce dessin, alors je le poste en espérant qu'il vous plaira autant qu'à moi (il a déjà conquis Blume, critère de qualité, non ?).

vendredi 22 août 2008

Dessin





J'ai fait quelques dessins pendant mes vacances au bord de l'océan. Inspiré par l'air marin, peut-être, mais surtout par deux films aussi beaux que différents, "The Indian Runner" (avec ... Viggo !) et "Eternal Sunshine of the Spotless Mind".

Celui-ci a été fait en cinq minutes en écoutant cette chanson. Il est bourré de défauts mais, curieusement, son imperfection me plait énormément. Allez comprendre ... ^^

L'Outre-monde [suite]

Suite de ma nouvelle.


PROLOGUE D’UNE MORT ANNONCEE

10/05/2008 – 16 :31

Alicia est belle. Elle est belle le jour, lorsque les rayons du soleil jouent dans ses cheveux, belle la nuit quand le ciel fait un écrin étoilé aux deux perles de ses yeux. Et elle était belle ce jour là, assise en tailleur sur mon lit, enroulant d’une geste machinal une de ses mèches autour de son index. Elliot était adossé au mur de ma chambre, et me jetait de temps en temps des coups d’œil furtifs. Je regardais sans les voir les oiseaux pépiant gaiement dans le jardin, le front appuyé contre la fenêtre. Un tableau familier pour un samedi comme les autres. Trois amis, tout simplement. Mais la scène était incomplète, comme une peinture dont on avait arraché un pan entier.

- Je me demande où peut-être Coraline en ce moment, déclara pensivement Alicia sans nous regarder, Elliot et moi.

Le silence lui répondit, oppressant, et sûrement plus explicite qu’aucune parole. Cela faisait presque deux semaines jour pour jour que Coraline était morte. Ses parents ne pleuraient plus aussi souvent qu’au début, désormais. Son père avait le regard vide des gens absents, perdu dans un lointain invisible ; sa mère avait séché ses larmes et passait désormais ses journées à guetter le téléphone, comme si elle attendait un appel imminent de sa fille. Deux semaines que la tristesse avait envahi la maison de Coraline. Deux semaines que les quatre amis n’étaient plus que trois. Deux semaines que l’homme à la face de cadavre hantait mes pas et mes rêves, dessinant de lourdes cernes sous mes yeux fatigués.

- Où veux-tu qu’elle soit ? Répliqua Elliot d’un ton sans doute plus hargneux qu’il ne l’aurait voulu.

- Je voulais dire, vous pensez qu’elle est au paradis ?

- Je croyais que tu étais athée, fis-je remarquer, m’étonnant moi-même de cette intervention.

Alicia pencha la tête sur le côté et haussa les épaules.

- Je me raccroche à ce que je peux pour ne pas me dire qu’elle n’est plus là. Elle est forcément quelque part, au ciel ou en enfer. Enfin, toute trace d’elle ne peut pas avoir disparu !

Elliot s’essuya les yeux, se détournant légèrement pour que nous ne voyions pas les larmes qui menaçaient de rouler sur ses joues. Je savais tout le mal qu’il s’était donné pour ne pas pleurer devant les autres depuis la mort de Coraline. De nous trois, c’était lui qui avait été le plus proche d’elle.

Alors que le couple d’oiseau entamait un ballet aérien doublé d’un concert de pépiements, de l’autre côté de la vitre, les journées ayant suivi le drame défilaient en moi. Le choc, les pleurs, l’effarement, l’impuissance. L’air condescendant de la psychologue, qui avait rencontré toutes les victimes de la prise d’otages. L’envie violente de la gifler alors qu’elle me parlait de Coraline de sa voix monocorde, insensible. Tout me revenait, par bribes, éclairs fulgurants qui foudroyaient ma mémoire. Les cris, les coups de feu, le canon de l’arme pointé sur moi, contre mon front, Coraline telle un pantin désarticulé sur le sol et cette corolle sanglante qui naissait sous elle, lui dessinant des ailes d’ange rouges sur le béton. Autant d’images qui peuplaient mes nuits, tissant une toile compacte de cauchemars bien trop réels dans laquelle je m’engluais. Impuissant. Cette pensée me hantait. Impuissant. Je n’avais rien pu faire pour empêcher sa mort. Rien.

10/05/2008 – 23 :16

Alicia et Elliot étaient partis depuis plusieurs heures et la nuit avait étendu son empire sur toute chose. Je m’étais péniblement endormi, contre mon gré car luttant contre un sommeil empoisonné qui me laisserait plus las encore le lendemain. J’avais sombré.

Le soleil printanier emplissait la salle de cours d’une douce ambiance. Un papillon égaré battait timidement des ailes, attirant les regards. Notre professeur de français passait parmi les rangées de tables parfaitement alignées, tandis que la plupart d’entre nous était plongé dans la lecture des Fleurs du Mal. C’était une belle matinée, le soleil dessinait des carrés de lumière en s’engouffrant par les fenêtres. Par une telle journée, rien de mauvais ne pouvait arriver. Tout semblait encourager les cœurs à voler les uns vers les autres, on aurait cru voir Cupidon voler au-dessus de nos têtes. Je pouvais voir Alicia, deux rangs devant moi, appliquée à sa lecture. Comme si elle avait senti mon regard, elle se retourna et me décocha un sourire radieux. Une journée parfaite.

La porte s’ouvrit à la volée, tonnant comme un coup de canon qui venait briser l’harmonie ambiante. Il avait fait irruption dans la pièce, l’arme à la main, comme une tornade prête à tout ravager sur son passage. Tous les regards convergèrent vers ce jeune homme que rien ne distinguait des autres, si ce n’est la lueur de folie qui brûlait dans ses yeux. Le professeur ne fit qu’un pas vers lui avant qu’un trou écarlate apparaisse sur sa poitrine, puis deux, puis trois. Les coups de feu résonnaient encore à mes oreilles meurtries que le corps sans vie se vidait déjà de son sang sur le plancher. Il y eut deux secondes d’un silence plus lourd que le plomb, plus froid que la mort. Puis quelqu’un hurla. La peur et la panique envahirent chaque élève présent, et nous étions malgré tout pétrifiés sur nos chaises. J’étais paralysé. Mon regard allait du cadavre de l’homme qui, l’instant d’avant, était mon professeur, à l’assassin qui refermait la porte de la salle et tentait de la barricader au moyen de chaises et de tables. Une confusion totale régnait dans mon esprit. Je ne garde de cette période d’attente qui suivit le coup de feu que de vagues souvenirs. Tous les autres lycéens réunis sous le préau, la police ayant investi la cour, les sirènes, les sommations de se rendre. Le garçon au pistolet ne voulait rien entendre. Il nous tuerait tous un par un plutôt que de se livrer. Pourquoi faisait-il ça ? La question défilait en boucle dans mon esprit traumatisé. Les secondes s’égrenaient comme au ralenti, en une interminable attente qui mettait mes nerfs au supplice. La peur, après s’être insinué dans tous mes muscles, forçaient ces derniers à rester figés. Nul n’esquissait le moindre mouvement. Et le cadavre qui restait là, entre deux rangées d’élèves terrorisés. Seuls mes yeux bougeaient, et je jetais de brefs coups d’œil à Alicia, Elliot et Coraline. Celle-ci me rendit mon regard, et ce que je compris lors de cet échange me glaça le sang. Sa détermination brûlante ne faisait que mettre en reflet ma propre lâcheté, mais ce qui m’emplit d’effroi, ce fut la résignation de son visage. Avant même qu’elle ne se lève, mes lèvres se descellèrent et je formai un cri inarticulé à son adresse, attirant l’attention du tireur fou. Il braqua son arme sur moi et s’approcha à grands pas. J’assistais à la scène comme si j’étais hors de mon corps, étranger à tout ceci, échappant à cette mascarade absurde. Le canon du pistolet frôlant ma peau, Coraline bondissant de sa chaise et se jetant sur l’agresseur. Les deux tombant à terre, bataillant pour l’arme noire de métal froid, l’engin de mort symbole de pouvoir. Coraline et le jeune homme se redressant et, entraînés par leur lutte, passant au travers de la fenêtre à moitié ouverte, fracassant la vitre et chutant dans une exclamation de terreur. Retrouvant enfin la possession de mon corps, libéré de l’oppressant étau de la crainte, je m’élançai à la fenêtre, baissant les yeux vers le spectacle atroce deux étages en contrebas. Deux poupées brisées sur le sol, après que le marionnettiste du destin en ait fini avec eux, fracassées sur le béton gris. Et tout ce sang, partout. Cette odeur de mort qui me faisait suffoquer, m’empêchait de respirer.

Je m’éveillai brutalement, cherchant un second souffle, les cheveux collés au front par la sueur. Je jetai au bas du lit les draps qui m’entravaient, trempés de transpiration, inspirant profondément. J’avais envie de crier, et l’enfant terrifié au fond de moi hurlait sa peur et son chagrin. Relâchant tous mes muscles, crispés comme après un effort, je me laissai aller, la tête contre l’oreiller. Et je pleurai et pleurai encore, la nuit affamée avalant goulûment mes sanglots.

mardi 5 août 2008

L'Outre-Monde [début]

Je me rends compte que cela fait bien longtemps que je n'ai rien posté. Je ne peux tout de même pas laisser ce blog à l'abandon ! Malgré l'état peu avancé de mes travaux (complètement débordé ^^), je crée cet article afin de vous jeter en pâture le premier chapitre (court) de ma nouvelle intitulée "L'Outre-Monde" (pour l'instant).

Cela vous fera peut-être patienter ...


(chanson qui m'inspire beaucoup en ce moment)

EPILOGUE D’UNE JOURNEE

09/10/2008 – 17 :55

Au retentissement de la sonnerie, les autres élèves se lèvent comme un seul homme et dans un sourd raclement de chaises. Je reste assis, fasciné par la mécanique parfaite des aiguilles de ma montre qui poursuivent leur impitoyable avancée, dans un vain effort pour mesurer le temps.

- David ?

Levant les yeux, je vois mon professeur qui me regarde d’un air vaguement perplexe, prêt à partir. Il n’y avait plus que nous dans la salle mal éclairée alors que les ombres s’allongeaient au dehors. M’excusant d’une voix quasi inaudible, je rangeai mes affaires en vrac dans mon sac et quittai la pièce, sentant peser sur ma nuque les yeux quelque peu troublés du vieux professeur d’allemand. Elliot m’attendait dans le couloir, tapant nerveusement du pied à la manière d’un cheval impatient. M’apercevant, il arbora une mine un rien énervée en venant à ma rencontre.

- Qu’est-ce que tu foutais, bon sang ? Je t’attends depuis pratiquement cinq minutes !

- Désolé, marmonnai-je.

- Il faut te secouer mon gars.

Je l’écoutais d’une oreille distraite alors que nous sortions à l’air libre, regardant en l’air. Le crépuscule irisait les cieux nuageux d’une teinte sanguine. En quelques pas nous laissâmes le lycée derrière nous, abandonnant la longue bâtisse aux ténèbres qui s’installaient. Visiblement conscient que j’avais l’esprit ailleurs, Elliot s’était tu, se contentant de marcher à ma hauteur.

Le même scénario, invariable, le même schéma se reproduisant sans cesse. Comme à chaque fois, une journée semblable à toutes les autres. Passé, présent et futur ne faisaient plus qu’un. Aucune surprise, le même déroulement. Chaque soir, nous sortions par la sortie de derrière, plus proche de chez nous. Chaque soir, le même horizon tâché de sang. Quitter le lycée, tourner à gauche au coin de la rue, traverser, prendre le pont, tourner deux fois à droite. Et alors c’était la grande rue. Elliot me gratifia d’une tape amicale et me laissa poursuivre mon chemin seul. Lui habitait ici, dans cette résidence à gauche de la chaussée. J’avançais comme un zombie, sachant pertinemment ce qui m’attendait à l’autre bout de cette longue avenue bordée de platanes. Il allait à ma rencontre. Je pouvais deviner ses pas, en face de moi. Bientôt, j’allais l’apercevoir. Bientôt … J’y étais presque … Encore quelques mètres …

Il est là. Son costume plus noir que les ténèbres les plus obscures ne fait pas un pli lorsqu’il s’avance, les bras se balançant au rythme de sa marche assurée. Au milieu de son visage d’un blanc maladif, cadavérique, des yeux en amandes luisent d’un éclat doré, tandis qu’un sourire pâle et figé tord ses lèvres. Un sourire de mort. Tout en lui inspire la mort. De sa personne même émane un fluide noir et froid, venin mortel et pestilentiel. Je n’ose ni interrompre mes pas ni prendre mes jambes à mon cou, et c’est en marchant, en l’apparence le plus calmement du monde, que je le croise. En quelques secondes c’est fini, il a disparu. Comme à chaque fois. Et chaque fois j’ai l’impression qu’une partie de mon âme part avec lui.

jeudi 10 juillet 2008

Projets

En plus de mon roman sur la mafia russe vient de s'ajouter un projet regroupant trois nouvelles, la première étant achevée en en cours de "finalisation" (relecture, correction ...), la deuxième ayant déjà un plan détaillé et n'attendant plus que d'être rédigée (sic), et la dernière demeurant un simple pitch de départ, un plan vague à retravailler.
Ces trois nouvelles devraient respectivement se nommer :
- L'Outre-Monde
- L'Abîme
- ??? (j'hésite encore sur le titre)

Voilà pour les nouvelles du jour en provenance directe du petit monde de Mr Blue Sky/Cielbleu/Simon.

PS : je compte faire des illustrations pour ces trois écrits, les dessins sont en cours :)

dimanche 29 juin 2008

De la tendresse


Pour la première fois, je fais un dessin à partir d'un titre de livre, livre que je n'ai pas lu de surcroit. "De la tendresse", de Robert Cormier
Cela n'a sûrement aucun rapport avec le roman, mais ce dessin me plaisait.

vendredi 20 juin 2008

Chapitre II (première partie)

Eleanor reposa le combiné. Vincent avait raccroché. La jeune femme se laissa tomber sur son lit. Elle ne pleurait pas. Les mots tournaient dans son esprit, vides de sens, incompréhensibles. Elle enfouit la tête dans son oreiller quelques instants, comme si le contact doux et moelleux pouvait amortir le choc de ses pensées contre son crâne. Les prémices d’une migraine lui martyrisaient les tempes. Lentement, sans même qu’elle s’en rende compte, Eleanor s’endormit.

Eleanor émergea du sommeil comme un noyé qui refait surface, aspirant l’air à grandes goulées, les mains crispés sur ses draps mouillés de sueur. Elle reprit difficilement son souffle, la tête renversée en arrière, les paupières closes. Reprenant progressivement le contrôle de son corps et de son esprit, elle s’efforça de chasser les rémanences de son rêve qui la hantaient, échos terrifiant d’un songe cauchemardesque. Détendant tous les muscles de son corps, elle se laissa aller contre son oreiller, tentant vainement de faire abstraction de l’élancement douloureux qui faisait furieusement palpiter ses tempes. Un cheval enragé martelait sa tête qui menaçait d’exploser.
Eleanor s’extirpa des draps emmêlés autour de ses membres, et les rejeta le plus loin possible comme on se débarrasse d’un serpent venimeux. Chancelant, la jeune femme se leva, la poitrine comprimée par un poids invisible et le crâne atrocement douloureux. Sa chambre lui apparut dans une clarté irréelle, baignée par la lueur du soleil qui dessinait un pâle carré lumineux sur le plancher. Eleanor avança d’un pas et la pièce se mit à tourner, l’armoire et le lit se distordant dans son esprit. Elle ferma les yeux, inspira profondément et avança d’un autre pas. Pourquoi marchait-elle ? Qu’est-ce qui la poussait à avancer ? Pourquoi quitter la douce chaleur du lit ?
D’un pas mal assuré, vacillant, elle quitta la chambre, traversa le couloir et emprunta l’escalier en colimaçon menant à l’étage inférieur. Elle se cramponna à la rambarde pour ne pas tomber, et descendit marche après marche, le bruit de ses pieds nus sur le bois résonnant désagréablement à ses oreilles. Enfin, Eleanor attint le sol carrelé de la salle à manger, pièce qu’elle traversa le plus rapidement possible afin d’éviter la morsure du froid sur sa peau nue. Et c’est avec soulagement qu’elle gagna la cuisine et se laissa choir sur une chaise. Elle effaça les larmes qui roulaient sur ses joues d’une main tremblante puis, secouée de sanglots de plus en plus violents, elle s’effondra sur la table, le visage enfoui dans ses mains.

Amy était morte. On avait tué sa sœur.

Chapitre I

- La victime est de sexe féminin, environ la trentaine.
- On lui a tiré dessus quasiment à bout portant, le projectile s’est logé dans le crâne, entraînant la mort.
- A noter une blessure par balle à la jambe, sur la l’arrière de la cuisse.
- Si j’en crois les hématomes aux visages et aux bras, elle a dû être touchée en pleine course et est tombée en avant.
- La victime a probablement été abattue par la suite.
Le légiste se releva et jeta un bref coup d’œil à son assistant, qui contemplait le cadavre d’un air désolé. Il était jeune, il apprendrait vite à s’y habituer.
- Monsieur ?
Le médecin se retourna.
- Est-ce que … est-ce que cela devient plus facile avec le temps ?
Le vieil homme le regarda par-dessus ses lunettes, passant la main dans ses cheveux blancs.
- Malheureusement, oui.
Le légiste poussa un soupir devant l’expression d’incompréhension de son assistant. L’air las, il regarda d’un air absent le soleil qui, à l’horizon, répandait les rayons d’une pâle aurore.
- La mort est récente, elle a dû survenir aux premières lueurs de l’aube, un peu avant que les travailleurs les plus matinaux arrivent sur les docks.
Autour de la scène de crime, un cordon de policiers maintenait à l’écart un petit groupe constitué d’employés du port et de badauds matinaux. Les gens se pressaient pour mieux voir le corps inanimé, se hissant sur la pointe des pieds afin d’apercevoir son visage. Le vieux légiste était coutumier du fait et ne s’étonnait même plus de cette fascination pour la mort, celle-là même qui l’avait poussé à faire ce métier. Mais aujourd’hui plus qu’à l’accoutumé sa fonction lui paraissait pesante. Pesante et futile à la fois.
Il essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux, puis laissa son regard dévier sur le cadavre.
- Oh, Amy, pourquoi donc t’es tu mêlée de ça …
Le vrombissement d’un moteur le tira de sa contemplation macabre. Les forces de l’ordre s’écartèrent devant la voiture, le chauffeur présentant sa carte de police par la vitre à demi descendue. Ce dernier descendit du véhicule, le visage défait et les yeux légèrement rougis.
- Dites-moi que ce n’est pas elle.
- Je suis désolé, Vincent. Sincèrement désolé.
L’autre s’approcha du corps sans vie. Le légiste se détourna de la scène, préférant ne pas assister aux sanglots silencieux de son ami. Une poignée de minutes plus tard, Vincent le rejoignait.
- Dis-moi tout ce que tu sais, Adam.
Il s’efforçait de conserver une voix unie, mais que la colère et la tristesse sous-jacentes altéraient légèrement.
- Deux balles, une dans la cuisse, l’autre dans la tête, la seconde ayant causé la mort.
- Mise à terre puis abattue, glissa Vincent dans un souffle.
Adam acquiesça en silence.
- Quel calibre, à priori ?
- Je ne peux pas être sûr, mais je parierais que c’est du neuf millimètres.
Ils échangèrent un regard.
- Comme à chaque fois.
- Les enfoirés. Je sais que c’est eux, Adam, j’en suis convaincu. Elle avait accepté de m’aider dans mon enquête, ils ont dû le découvrir. A partir de ce là, elle était déjà morte …
Le soleil perça derrière les nuages et le fog, dispensant un peu de sa chaleur. Au loin, le ciel était d’un bleu pur, comme s’il avait été lavé par l’averse.
- Je les aurai, je t’en fais le serment. Je vengerai sa mort, quel que soit le prix à payer.
- Ce qui a de fortes chances d’être ta vie, Vincent. Tu ne comprends donc pas ? C’est leur ultime avertissement : la prochaine fois, ils ne te manqueront pas.
Adam pesta devant l’air décidé du jeune policier.
- Ta tâche est impossible, tout le monde te l’a dit mais tu es trop obstiné et trop fier pour t’en rendre compte. D’autres que toi ont essayé par le passé, et personne n’est jamais parvenu à les vaincre. Tous ceux qui ont été assez fous pour les défier ne sont plus là pour s’en vanter. Ecoute-moi Vincent, je t’en prie.
Le légiste poussa un soupir et regarda le cadavre d’Amy du coin de l’œil.
- Je ne veux pas que tu sois le prochain. Je ne veux pas être réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone m’annonçant ta mort. Si tu persistes sur cette voix, tu rejoindras Amy plus vite que tu ne le penses.
Vincent baissa la tête, essuya ses dernières larmes d’un revers de main. Ensuite, adressant un vague sourire à son ami, il tourna les talons et regagna sa voiture. L’instant d’après il était déjà parti.

jeudi 19 juin 2008


Ah ! Voilà enfin un dessin qui me contente (presque) pleinement. Mon trait rend enfin hommage à Piotr, personnage au combien important.

Nouvelle version de Piotr avec son arme, mais dont je ne suis pas vraiment satisfait. M'enfin ...

Piotr en action


Mon héros polonais l'arme à la main (pour Blume, qui souhaitait le voir en action)

Piotr 3


Nouvelle esquisse de Piotr (j'en ai fait un bon nombre, uniquement au crayon, que je retravaillerai au noir par la suite)
Une version "habillée" cette fois-ci.

Piotr 2


Un dessin que j'aime beaucoup, je le trouve assez représentatif du personnage de Piotr (et pis il a la classe quand même ^^)
Je le repasserai peut-être au stylo ou au feutre noir mais je voulais déjà poster cette version au crayon de papier.

mercredi 18 juin 2008

Prologue

Amy courrait depuis si longtemps qu’elle ne sentait plus la pluie qui plaquait ses cheveux contre son visage, ni ses vêtements trempés qui lui collaient au corps. Seule la peur la faisait encore tenir debout et lui permettait d’avancer. Autour d’elle, les docks d’un Londres gris et indifférent défilaient à toute allure, jaillissant de la brume sur son passage avant de replonger dans les flots vaporeux. Elle courrait, tout en sachant que d’un moment à l’autre elle allait trébucher et s’écrouler sur le sol. Là, il viendrait la chercher. Elle le sentait dans son dos, n’osant se retourner de peur d’apercevoir sa silhouette sombre. Il allait la rattraper.
Le coup de feu claqua dans l’air humide. Amy tomba dans un cri, une douleur fulgurante à la jambe. Face contre terre, elle gémit, à demi-inconsciente. Son cœur battait à tout rompre, ses mains tremblaient tandis qu’elle tâtait sa cuisse. Ses doigts rencontrèrent le sang de la plaie où la balle l’avait touchée. Désormais, elle avait froid, grelottant dans ses habits détrempés, la pluie martelant son visage.
Elle perçut le bruit de ses pas avant de le voir. Un battement calme et régulier sur le sol mouillé des docks. Il avançait lentement vers elle, tel le prédateur sûr d’avoir eu sa proie, convaincu qu’elle ne pouvait plus lui échapper. Dès le début de la chasse, dès les premières secondes de cette poursuite dans la brume, tout était joué. Il l’emportait toujours.
Amy se releva à demi, chancelant, se retournant pour le voir. Il se tenait à moins de dix pas d’elle, forme noire aux contours nets sur le fond grisâtre. Son regard accrocha ses yeux d’un bleu froid avant d’apercevoir le canon de son arme, braqué sur elle. Elle ne décela aucune hésitation lorsqu’il posa le doigt sur la gâchette. Une détonation, une seule, et tout s’apaisa complètement.

Présentation & Premier Dessin


Nom: Un truc polonais qui finit par "ski"
Prénom: Simon
Age: presque 18 ans dis donc !

Pourquoi un blog ? Euh ... Pour que Chloé puisse voir mes dessins ? ^^
Non ! Pour que le MONDE ENTIER puisse voir mes dessins (même Chuck Norris, si si)

Et donc un premier croquis pour la route :)

PS : je m'excuse par avance de la piètre qualité des images, n'ayant pas de scanner j'en suis réduit à prendre mes "oeuvres" en photo -_-"