dimanche 29 juin 2008

De la tendresse


Pour la première fois, je fais un dessin à partir d'un titre de livre, livre que je n'ai pas lu de surcroit. "De la tendresse", de Robert Cormier
Cela n'a sûrement aucun rapport avec le roman, mais ce dessin me plaisait.

vendredi 20 juin 2008

Chapitre II (première partie)

Eleanor reposa le combiné. Vincent avait raccroché. La jeune femme se laissa tomber sur son lit. Elle ne pleurait pas. Les mots tournaient dans son esprit, vides de sens, incompréhensibles. Elle enfouit la tête dans son oreiller quelques instants, comme si le contact doux et moelleux pouvait amortir le choc de ses pensées contre son crâne. Les prémices d’une migraine lui martyrisaient les tempes. Lentement, sans même qu’elle s’en rende compte, Eleanor s’endormit.

Eleanor émergea du sommeil comme un noyé qui refait surface, aspirant l’air à grandes goulées, les mains crispés sur ses draps mouillés de sueur. Elle reprit difficilement son souffle, la tête renversée en arrière, les paupières closes. Reprenant progressivement le contrôle de son corps et de son esprit, elle s’efforça de chasser les rémanences de son rêve qui la hantaient, échos terrifiant d’un songe cauchemardesque. Détendant tous les muscles de son corps, elle se laissa aller contre son oreiller, tentant vainement de faire abstraction de l’élancement douloureux qui faisait furieusement palpiter ses tempes. Un cheval enragé martelait sa tête qui menaçait d’exploser.
Eleanor s’extirpa des draps emmêlés autour de ses membres, et les rejeta le plus loin possible comme on se débarrasse d’un serpent venimeux. Chancelant, la jeune femme se leva, la poitrine comprimée par un poids invisible et le crâne atrocement douloureux. Sa chambre lui apparut dans une clarté irréelle, baignée par la lueur du soleil qui dessinait un pâle carré lumineux sur le plancher. Eleanor avança d’un pas et la pièce se mit à tourner, l’armoire et le lit se distordant dans son esprit. Elle ferma les yeux, inspira profondément et avança d’un autre pas. Pourquoi marchait-elle ? Qu’est-ce qui la poussait à avancer ? Pourquoi quitter la douce chaleur du lit ?
D’un pas mal assuré, vacillant, elle quitta la chambre, traversa le couloir et emprunta l’escalier en colimaçon menant à l’étage inférieur. Elle se cramponna à la rambarde pour ne pas tomber, et descendit marche après marche, le bruit de ses pieds nus sur le bois résonnant désagréablement à ses oreilles. Enfin, Eleanor attint le sol carrelé de la salle à manger, pièce qu’elle traversa le plus rapidement possible afin d’éviter la morsure du froid sur sa peau nue. Et c’est avec soulagement qu’elle gagna la cuisine et se laissa choir sur une chaise. Elle effaça les larmes qui roulaient sur ses joues d’une main tremblante puis, secouée de sanglots de plus en plus violents, elle s’effondra sur la table, le visage enfoui dans ses mains.

Amy était morte. On avait tué sa sœur.

Chapitre I

- La victime est de sexe féminin, environ la trentaine.
- On lui a tiré dessus quasiment à bout portant, le projectile s’est logé dans le crâne, entraînant la mort.
- A noter une blessure par balle à la jambe, sur la l’arrière de la cuisse.
- Si j’en crois les hématomes aux visages et aux bras, elle a dû être touchée en pleine course et est tombée en avant.
- La victime a probablement été abattue par la suite.
Le légiste se releva et jeta un bref coup d’œil à son assistant, qui contemplait le cadavre d’un air désolé. Il était jeune, il apprendrait vite à s’y habituer.
- Monsieur ?
Le médecin se retourna.
- Est-ce que … est-ce que cela devient plus facile avec le temps ?
Le vieil homme le regarda par-dessus ses lunettes, passant la main dans ses cheveux blancs.
- Malheureusement, oui.
Le légiste poussa un soupir devant l’expression d’incompréhension de son assistant. L’air las, il regarda d’un air absent le soleil qui, à l’horizon, répandait les rayons d’une pâle aurore.
- La mort est récente, elle a dû survenir aux premières lueurs de l’aube, un peu avant que les travailleurs les plus matinaux arrivent sur les docks.
Autour de la scène de crime, un cordon de policiers maintenait à l’écart un petit groupe constitué d’employés du port et de badauds matinaux. Les gens se pressaient pour mieux voir le corps inanimé, se hissant sur la pointe des pieds afin d’apercevoir son visage. Le vieux légiste était coutumier du fait et ne s’étonnait même plus de cette fascination pour la mort, celle-là même qui l’avait poussé à faire ce métier. Mais aujourd’hui plus qu’à l’accoutumé sa fonction lui paraissait pesante. Pesante et futile à la fois.
Il essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux, puis laissa son regard dévier sur le cadavre.
- Oh, Amy, pourquoi donc t’es tu mêlée de ça …
Le vrombissement d’un moteur le tira de sa contemplation macabre. Les forces de l’ordre s’écartèrent devant la voiture, le chauffeur présentant sa carte de police par la vitre à demi descendue. Ce dernier descendit du véhicule, le visage défait et les yeux légèrement rougis.
- Dites-moi que ce n’est pas elle.
- Je suis désolé, Vincent. Sincèrement désolé.
L’autre s’approcha du corps sans vie. Le légiste se détourna de la scène, préférant ne pas assister aux sanglots silencieux de son ami. Une poignée de minutes plus tard, Vincent le rejoignait.
- Dis-moi tout ce que tu sais, Adam.
Il s’efforçait de conserver une voix unie, mais que la colère et la tristesse sous-jacentes altéraient légèrement.
- Deux balles, une dans la cuisse, l’autre dans la tête, la seconde ayant causé la mort.
- Mise à terre puis abattue, glissa Vincent dans un souffle.
Adam acquiesça en silence.
- Quel calibre, à priori ?
- Je ne peux pas être sûr, mais je parierais que c’est du neuf millimètres.
Ils échangèrent un regard.
- Comme à chaque fois.
- Les enfoirés. Je sais que c’est eux, Adam, j’en suis convaincu. Elle avait accepté de m’aider dans mon enquête, ils ont dû le découvrir. A partir de ce là, elle était déjà morte …
Le soleil perça derrière les nuages et le fog, dispensant un peu de sa chaleur. Au loin, le ciel était d’un bleu pur, comme s’il avait été lavé par l’averse.
- Je les aurai, je t’en fais le serment. Je vengerai sa mort, quel que soit le prix à payer.
- Ce qui a de fortes chances d’être ta vie, Vincent. Tu ne comprends donc pas ? C’est leur ultime avertissement : la prochaine fois, ils ne te manqueront pas.
Adam pesta devant l’air décidé du jeune policier.
- Ta tâche est impossible, tout le monde te l’a dit mais tu es trop obstiné et trop fier pour t’en rendre compte. D’autres que toi ont essayé par le passé, et personne n’est jamais parvenu à les vaincre. Tous ceux qui ont été assez fous pour les défier ne sont plus là pour s’en vanter. Ecoute-moi Vincent, je t’en prie.
Le légiste poussa un soupir et regarda le cadavre d’Amy du coin de l’œil.
- Je ne veux pas que tu sois le prochain. Je ne veux pas être réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone m’annonçant ta mort. Si tu persistes sur cette voix, tu rejoindras Amy plus vite que tu ne le penses.
Vincent baissa la tête, essuya ses dernières larmes d’un revers de main. Ensuite, adressant un vague sourire à son ami, il tourna les talons et regagna sa voiture. L’instant d’après il était déjà parti.

jeudi 19 juin 2008


Ah ! Voilà enfin un dessin qui me contente (presque) pleinement. Mon trait rend enfin hommage à Piotr, personnage au combien important.

Nouvelle version de Piotr avec son arme, mais dont je ne suis pas vraiment satisfait. M'enfin ...

Piotr en action


Mon héros polonais l'arme à la main (pour Blume, qui souhaitait le voir en action)

Piotr 3


Nouvelle esquisse de Piotr (j'en ai fait un bon nombre, uniquement au crayon, que je retravaillerai au noir par la suite)
Une version "habillée" cette fois-ci.

Piotr 2


Un dessin que j'aime beaucoup, je le trouve assez représentatif du personnage de Piotr (et pis il a la classe quand même ^^)
Je le repasserai peut-être au stylo ou au feutre noir mais je voulais déjà poster cette version au crayon de papier.

mercredi 18 juin 2008

Prologue

Amy courrait depuis si longtemps qu’elle ne sentait plus la pluie qui plaquait ses cheveux contre son visage, ni ses vêtements trempés qui lui collaient au corps. Seule la peur la faisait encore tenir debout et lui permettait d’avancer. Autour d’elle, les docks d’un Londres gris et indifférent défilaient à toute allure, jaillissant de la brume sur son passage avant de replonger dans les flots vaporeux. Elle courrait, tout en sachant que d’un moment à l’autre elle allait trébucher et s’écrouler sur le sol. Là, il viendrait la chercher. Elle le sentait dans son dos, n’osant se retourner de peur d’apercevoir sa silhouette sombre. Il allait la rattraper.
Le coup de feu claqua dans l’air humide. Amy tomba dans un cri, une douleur fulgurante à la jambe. Face contre terre, elle gémit, à demi-inconsciente. Son cœur battait à tout rompre, ses mains tremblaient tandis qu’elle tâtait sa cuisse. Ses doigts rencontrèrent le sang de la plaie où la balle l’avait touchée. Désormais, elle avait froid, grelottant dans ses habits détrempés, la pluie martelant son visage.
Elle perçut le bruit de ses pas avant de le voir. Un battement calme et régulier sur le sol mouillé des docks. Il avançait lentement vers elle, tel le prédateur sûr d’avoir eu sa proie, convaincu qu’elle ne pouvait plus lui échapper. Dès le début de la chasse, dès les premières secondes de cette poursuite dans la brume, tout était joué. Il l’emportait toujours.
Amy se releva à demi, chancelant, se retournant pour le voir. Il se tenait à moins de dix pas d’elle, forme noire aux contours nets sur le fond grisâtre. Son regard accrocha ses yeux d’un bleu froid avant d’apercevoir le canon de son arme, braqué sur elle. Elle ne décela aucune hésitation lorsqu’il posa le doigt sur la gâchette. Une détonation, une seule, et tout s’apaisa complètement.

Présentation & Premier Dessin


Nom: Un truc polonais qui finit par "ski"
Prénom: Simon
Age: presque 18 ans dis donc !

Pourquoi un blog ? Euh ... Pour que Chloé puisse voir mes dessins ? ^^
Non ! Pour que le MONDE ENTIER puisse voir mes dessins (même Chuck Norris, si si)

Et donc un premier croquis pour la route :)

PS : je m'excuse par avance de la piètre qualité des images, n'ayant pas de scanner j'en suis réduit à prendre mes "oeuvres" en photo -_-"